08.05.2020
Verbindender Geist trotz geschlossener Grenzen
Die Versöhnung zwischen Frankreich und Deutschland hat nach dem 8. Mai 1945 viele Gesichter bekommen und eine erfreuliche Selbstverständlichkeit erlangt. Vor der Corona-Krise gingen Menschen aus dem Elsass selbstverständlich in Deutschland einkaufen, Arbeitnehmer aus Baden oder der Pfalz fuhren selbstverständlich zur Arbeit ins Elsass und auch umgekehrt. Nun sind die Grenzen geschlossen, Passierscheine wurden eingeführt.
Die drei evangelischen Kirchen aus dem Elsass, aus der Pfalz und Baden haben sich am 6. Mai in einer Videokonferenz von ihrem Umgang mit der Pandemie berichtet, die Vollversammlung des Ökumenischen Rats der Kirchen, die grenzüberschreitend in Karlsruhe 2021 stattfinden wird, vorbereitet und ein gemeinsames Versöhnungsprojekt (Chapelle de la Rencontre im Rheinhafen) in Straßburg abgestimmt. Sie verbindet ein gemeinsamer Geist der Versöhnung auch in Zeiten von Corona.
Dieser wird zum Ausdruck gebracht am 8. Mai 2020 durch gemeinsame Gottesdienste (www.dekanat-bza.de; www.evangelische-ortenau.de) und eine am 21. April 2020 veröffentlichte gemeinsame Erklärung.
Hier finden Sie den Text vom 8.Mai 2020 zum Ausdrucken: Verbindender Geist trotz geschlossener Grenzen.
Un esprit d’unité malgré la fermeture des frontières
Après le 8 mai 1945, la réconciliation entre la France et l’Allemagne a pris de nombreux visages et est devenue une évidence dont nous ne pouvons que nous réjouir. Avant la crise liée au Covid 19, les Alsaciens allaient faire leurs achats en Allemagne, les travailleurs du Pays de Bade ou du Palatinat allaient naturellement travailler en Alsace ou inversement. Les frontières sont maintenant fermées et des laissez-passer ont été introduits.
Lors d’une vidéoconférence, le 6 mai 2020, les responsables des Eglises protestantes d’Alsace, du Palatinat et du Pays de Bade ont échangé mutuellement sur leur manière de gérer la pandémie, ils ont évoqué la préparation de l’assemblée mondiale du Conseil oecuménique des Églises qui aura lieu de manière transfrontalière à Karlsruhe en septembre 2021 et ont été informés sur les développements très réjouissants de la nouvelle communauté franco-allemande autour de la Chapelle de La Rencontre dans le Port du Rhin à Strasbourg. Cette réunion et les sujets abordés sont des exemples concrets qui illustrent la forte volonté, même en ce temps de Coronavirus, de dépasser les frontières. L’Europe est une réalité fragile, porteuse de valeurs fondamentales que les Eglises protestantes des trois régions veulent continuer à porter et à promouvoir.
Ces convictions se sont exprimées dans une déclaration commune publiée le 21 avril 2020 et se traduiront le 8 mai 2020 par des cultes franco-allemands communs (www.dekanat-bza.de ; www.evangelische-ortenau.de).
Vous trouverez ici le texte du 8 mai 2020 à imprimer : Un esprit d’unité malgré la fermeture des frontières.
Une prière pour la paix
Je suis assise à côté de la frontière,
au Jardin des deux Rives à Kehl.
Les premiers immeubles de Strasbourg
se trouvent à quelques mètres d’ici.
Je devine les habitants derrière leurs fenêtres.
Seul le Rhin sépare nos deux villes.
Dieu, Seigneur de tous les peuples,
Aujourd’hui, j’aimerais tout d’abord te dire merci.
Merci pour tout ce qui a changé
depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Nos pays se sont réconciliés,
des préjugés et des haines sont tombés,
des échanges fructueux et des coopérations étroites
sont devenus possibles et même souhaitables.
En tant qu’étrangère, je peux vivre ici, grâce à l’Europe.
Merci pour la paix dans laquelle j’ai grandie.
Merci pour ceux qui ont osé rêver cette paix,
pour les résistants, les audacieux, les bâtisseurs.
Mais si je te dis ma reconnaissance,
j’aimerais aussi te livrer
ma frustration et ma tristesse.
Car en ce moment même,
les frontières sont fermées.
Je te confie ceux qui ne peuvent pas voir leurs proches
qui habitent dans le pays voisin.
Je te confie ceux qui travaillent de l’autre côté du Rhin,
ceux qui ont peur de perdre leur emploi,
ceux qui se lèvent plus tôt et qui rentrent plus tard
en raison des contrôles à la frontière.
Et ceux qui se sentent discriminés ou méprisés,
ceux qui souffrent de propos haineux
liés à leur nationalité.
La peur de la maladie fait ressurgir de vieux clichés
qu’on pensait avoir vaincus.
Elle nous pousse à chercher des coupables.
Aide-moi, aide-nous à ne pas chercher
la paille dans l’œil de l’autre
sans voir la poutre dans le mien, le nôtre.
Car la paix commence chez moi.
Lorsque je m’indigne
contre des paroles méprisantes des individus,
qu’elles ne deviennent pas
par mon interprétation et dans ma bouche
des slogans d’une nation contre une autre.
Lorsque je parle de la peur des uns envers des autres,
que je n’essaie pas de dissimuler mes propres angoisses.
Dieu, fais de moi, fais de nous des artisans de paix.
Donne-moi de prendre au sérieux ma tristesse
suite à la fermeture des frontières.
Je la préfère à une peur vague et sans objet précis.
Ma douleur me dit combien je tiens
au va-et-vient entre nos pays.
Donne-moi de supporter ma frustration actuelle.
Qu’elle me rappelle
que toute paix est fragile
et jamais chose acquise.
Que c’est à moi
comme à chacun individuellement
d’y mettre du mien.
Je ne veux pas sans cesse critiquer nos gouvernements,
mais prier pour eux,
pour les médias et les journalistes,
pour les nombreuses associations franco-allemandes,
pour les militants qui œuvrent pour la paix,
et pour nos Églises, qu’elles deviennent militantes
afin que ta paix advienne.
Que je n’oublie pas les frontières fermées
devant lesquelles des hommes,
femmes et enfants attendent et souffrent,
que je n’oublie pas les guerres en cours.
Lorsque la maladie nous menace ici,
élargis notre regard bien au-delà de nos frontières,
car ce que nous faisons ici
change ce qui se passe là-bas.
Ressuscité, tu nous appelles à la vie,
tu nous appelles à travailler pour un monde meilleur,
rempli de paix, de respect, de bonheur.
(Cf. chant : Avec le Christ, dépasser les frontières /
Mit dir, o Herr, die Grenzen überschreiten)
Amen
Roos Van De Keere
Fürbitte zum Gedenken an das Ende des 2. Weltkrieges
Gott des Friedens, in diesen Tagen denken wir an das Ende des Zweiten Weltkriegs vor 75 Jahren. Dieser Tag war ein Tag der Befreiung! Ein über sechs Jahre tobender grausamer Krieg mit Millionen von Toten ging zu Ende. Aber auch die Jahre der Unrechtsherrschaft des nationalsozialistischen Regimes mit seinen Lagern, in denen Millionen Menschen jüdischen Glaubens, aber auch viele andere in unmenschlicher Weise ihr Leben verloren haben. Für viele war das Kriegsende mit Flucht und Vertreibung verbunden.
Voller Scham müssen wir bekennen, dass es viele unsere Vorfahren waren, die in diesen Krieg und die Herrschaft des Unrechts schuldhaft verstrickt waren. Dankbar gedenken wir darum der Menschen, die der Herrschaft des Unrechts beispielhaft widerstanden und dafür mit ihrem Leben bezahlt haben.
Wir bitten dich heute um den Geist der Versöhnung und des Neuanfangs. Um das Bemühen, im Vertrauen zueinander Grenzen immer wieder neu zu öffnen und zu überwinden und um offene Türen für die, die Krieg auch heute wieder in die Flucht treibt. Um den Mut bitten wir dich, den Frieden nicht mit Waffen herbeiführen zu wollen, sondern auf Wege friedlicher Konfliktlösung zu setzen.
Wir wollen eine Kirche des gerechten Friedens sein! Darum bitten wir dich um den nötigen langen Atem für uns und für alle, die wir für diesen Weg gewinnen und mit denen wir Lieder des Friedens singen wollen – im Vertrauen auf deinen guten, Frieden schaffenden Geist.